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Daniel Schlozman, politiste : aux Etats-Unis, « le Parti démocrate n’est pas aussi désuni qu’on le dit »

Daniel Schlozman est professeur en science politique à l’université John-Hopkins (Maryland, Etats-Unis). Ses travaux portent sur les partis politiques, les évolutions de la société américaine et l’histoire politique des Etats-Unis. Avec Sam Rosenfeld, il vient de faire paraître The Hollow Parties (Princeton University Press, 448 pages, non traduit).
Pour être désignée candidate officielle du parti, Kamala Harris doit parvenir à rassembler une majorité parmi les plus de 43 000 délégués choisis lors des primaires démocrates qui se sont déroulées de janvier à juin. La très vaste majorité d’entre eux étaient acquis à Joe Biden, mais, maintenant qu’il renonce à se représenter, ils retrouvent leur pleine indépendance. Libres à eux d’appuyer le candidat de leur choix. On s’attend à ce que la plupart soutiennent Kamala Harris. Cependant aucune règle ne l’impose.
Il semble donc que nous assisterons à une « convention ouverte » lorsque les démocrates se réuniront à Chicago (Illinois) pour désigner leur candidat du 19 au 22 août. L’expression circule beaucoup en ce moment, et son sens varie selon les usages. Le plus souvent, cela revient à dire que l’investiture sera décidée à ce moment-là, alors que d’ordinaire cette réunion n’est qu’un couronnement.
Kamala Harris reste en position de force et elle peut s’appuyer sur de multiples avantages : vice-présidente, elle dispose du soutien de la Maison Blanche, ainsi que de celui de plusieurs grandes figures du parti. Rien ne vient pour le moment lui faire obstacle : elle n’a pas à composer avec une faction du mouvement démocrate qui serait opposée à sa candidature.
Joe Biden devait recevoir l’onction du parti début août grâce à une procédure menée en ligne, lors d’un vote par appel nominal, où chaque délégué exprime publiquement le nom du candidat qu’il soutient. Cette procédure pourrait être maintenue, ce qui aurait comme avantage pour Kamala Harris de limiter le débat, mais donnerait également l’impression de vouloir court-circuiter la campagne. Car si le vote devait avoir lieu lors de la convention, cela laisserait davantage d’espace à tout autre candidat qui se lancerait dans la course.
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